FR – Une entreprise créée par passion.
SCHAERBEEK – Morning Cycles compte quatre points de vente (dont deux à Bruxelles) et un atelier de réparation à Schaerbeek. C’est là que Quentin Van den Hove (échevin d’Open Vld à Schaerbeek) a rencontré Jean Gerkens, le fondateur et moteur de Morning Cycles. « L’entreprise repose entièrement sur une passion pour le vélo », raconte Quentin après leur discussion.
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Gerkens a ouvert le premier magasin Square Ambiorix en 2018, suivi de l’atelier en 2019. Ensuite, des magasins ont vu le jour à Namur et Louvain-la-Neuve, et enfin, un point de vente avenue des Arts près de Madou. Les employés font les aller-retours entre l’atelier et les clients. Cet échange de vélos sert également de test pour les vélos. Ainsi, on connaît bien son produit.
URBAN WAY OF LIFE
Découvrez le site de Morning Cycles: https://www.morningcycles.com/
« Il y a une philosophie derrière l’entreprise », explique Jean Gerkens, sociologue de formation. « Je dois admettre que ce n’est pas tant le climat ou l’écologie qui me motivent. C’est plutôt la manière dont le vélo améliore la qualité de vie urbaine ». La philosophie repose donc sur une vision de la mobilité et du mode de vie urbains.
Jean Gerkens, Schaerbeekois de naissance, bilingue avec un accent bruxellois prononcé, a un parcours impressionnant. Dans les années 90, bien avant la vague vélo, il était un coursier cycliste à la new-yorkaise qui livrait des colis et des lettres aux entreprises de Bruxelles just in time. Il a ensuite travaillé pour ProVélo, le GRACQ et Cyclo vzw, où il a appris le métier de réparateur de vélos. Il y a été formateur pendant 8 ans. Une tentative de lancer une coopérative d’assemblage de vélos à Bruxelles n’a duré qu’un temps. Ce n’était pas rentable.
RENTABILITÉ
Aujourd’hui, Morning Cycles compte trois associés et 20 employés, dont la moitié à Bruxelles. Les Bruxellois préfèrent pédaler pour monter les collines. Les vélos électriques sont chers. Et pédaler est perçue comme plus sportif. Ils aiment l’effort. Pourtant, le marché à Bruxelles aussi évolue rapidement vers les vélos électriques, longtails, vélos cargos… les smart bikes.
Quand on lui demande s’il base ces observations sur des statistiques, il répond : « Non, sur mon ressenti, mais c’est correct », ajoute-t-il calmement. C’est une belle évolution selon Gerkens, mais aussi dangereuse. Les réparateurs deviennent de plus en plus dépendants des logiciels et du savoir-faire des fabricants. Jean Gerkens sélectionne très soigneusement les marques de vélos avec lesquelles il travaille. Il veut des technologies fiables provenant d’entreprises qui peuvent garantir un service continu. Le client ne doit pas être pénalisé par un manque de pièces.
Le marché du leasing des vélos augmente également. Cela réduit les marges de bénéfices, reconnaît-il, mais cela stimule le marché.
Gerkens est bien conscient de l’explosion du nombre de magasins de vélos. De nombreux investisseurs misent sur la croissance à deux chiffres du secteur. Mais la croissance spectaculaire de plus de 20 % par an ralentit déjà. Maintenant, seuls les plus résilients restent. Morning Cycles repose sur une communauté, une proximité dans le quartier et un service personnalisé aux clients.
Le plus grand défi réside dans les marges sur les ventes et surtout sur l’entretien. « Nous devons facturer le prix vérité », dit-il. Les clients, mais aussi les employés, sont souvent surpris par ce prix. Le coût de la main-d’œuvre est vraiment élevé. Les clients voient une facture d’entretien de 250 euros, voire 500 à 600 euros pour un vélo électrique. Mais le magasin doit facturer 90 euros par heure de main-d’œuvre pour rendre un entretien ou une vente rentable. Heureusement, la TVA est restée à 6 %. C’est important pour le secteur. Les clients doivent comprendre que, même avec ces coûts d’entretien relativement élevés, le coût par kilomètre reste inférieur à celui d’une voiture.
Johan Basiliades
18 décembre 2024