FR – SAAMO crée des opportunités pour les personnes sans titre de séjour.
SCHAERBEEK – Des milliers de Bruxellois survivent dans l’économie informelle à Bruxelles. Des personnes potentiellement productives sur le marché du travail. « Nous proposons une solution et nous la testons, comme dans un laboratoire », explique Anass de SAAMO-Bruxelles. « Nous réfléchissons hors des sentiers battus à ce qui pourrait être possible. »
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La députée bruxelloise Imane Belguenani et l’échevin schaerbeekois Quentin van den Hove ont rencontré Anass Samadi et Paula Caballero Fernandez de SAAMO à Schaerbeek. SAAMO y a lancé deux projets pilotes qui ont attiré l’attention de www.brusiness.brussels . Une agence d’intérim (TalentCoop) pour les personnes sans papiers visant des métiers en pénurie (notamment dans les soins de santé) et la possibilité pour un groupe de femmes sans titre de séjour de lancer leur propre entreprise (TIS ou Talents pour l’Inclusion et la Solidarité). Travailler et entreprendre on the edge, donc.
En savoir plus sur SAAMO: https://www.saamo.be/fr/bruxelles/
Anass Samadi, Quentin van den Hove, Imane Belguenani et Paula Caballero Fernandez
www.brusiness.brussels est une initiative qui cartographie l’entrepreneuriat à Bruxelles en étant à l’écoute des entrepreneurs.
SAAMO (avant Samenlevingsopbouw) est un secteur subventionné par le gouvernement flamand, avec également une petite mais solide activité à Bruxelles. À Bruxelles, ils ont choisi comme thème l’accès au travail pour les personnes sans titre de séjour, compte tenu de la pénurie sur le marché du travail et de la situation précaire de nombreux habitants.
Pour tester concrètement TalentCoop, une exception temporaire et bien définie à la législation sur le permis unique est nécessaire. Cela implique que la Région bruxelloise délivre un permis de travail temporaire mais renouvelable aux participants du projet, et que le niveau fédéral garantisse un permis de séjour d’un an, avec possibilité de renouvellement tant que la personne participe au projet TalentCoop.
Le deuxième projet pilote est encore plus ambitieux : il vise à valoriser la volonté d’autonomie et le talent entrepreneurial de femmes sans papiers. SAAMO investit, avec des partenaires, dans la formation et l’accompagnement (Groupe One, MicroStart, Shedidit, …). Un projet a pu évoluer parce que l’entrepreneuse a été régularisée. Mais ce n’est pas l’objectif principal. Les autres projets prennent également forme dans la zone incertaine et grise de l’économie informelle, nécessitant surtout un soutien juridique important.
Quentin van den Hove : « Ceux qui n’ont pas de titre de séjour disposent tout de même de nombreux droits fondamentaux. Dans cette zone grise, les possibilités sont très limitées. Mais elles existent. SAAMO les teste. » Imane Belguenani complète la conclusion de Quentin après la réunion : « Je ne veux pas vraiment ouvrir le méta-débat sur l’immigration. Le mérite de SAAMO est qu’ils proposent des solutions à des problèmes bien réels et actuels. Des solutions profitables à la société. Ils valorisent des compétences, au cas par cas. Peut-être que cette approche de laboratoire pourra, à terme, simplifier et rendre le débat moins principiel. Je pense que de nombreux employeurs le souhaitent aussi. »
Johan Basiliades
21 Novembre 2024